Polémique FOBT : la guerre des mots se poursuit entre l’Association des Bookmakers et les militants
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Au Royaume-Uni, la campagne pour des jeux de hasard plus justes prend un nouveau tournant. Un organisme de consulting, la NERA, a en effet publié un rapport qui accuse l’Association des Bookmakers Britanniques (ABB) de mentir au gouvernement par rapport à l’impact économique que pourrait avoir la réduction des mises et l’augmentation de l’impôt sur les terminaux de paris à limites fixes (FOBT). En effet, selon la NERA, le marché iGaming britannique pourrait endurer des conséquences terribles suite à la promulgation d’une telle loi. Ces informations ont fait la une de The Guardian et du Daily Mail tout au long de la semaine.
L’augmentation de l’impôt sur les FOBT fait débat
Le chancelier britannique George Osborne a récemment profité de l’annonce du nouveau budget 2014 pour affirmer sa volonté d’augmenter les taxes appliquées sur les FOBT, des terminaux de paris dont les limites et gains sont fixes. Si l’impôt devrait passer de 20% à 25%, cela n’est pas tout, puisque le gouvernement souhaite également faire dans la prévention en introduisant un code de conduite que l’Association des Bookmakers Britanniques (ABB) aura pour mission de promouvoir et de faire respecter. Le nouveau code permettra dorénavant aux parieurs de se fixer eux-mêmes une limite monétaire et horaire par rapport à leur utilisation des FOBT. Un joueur qui ne veut pas dépenser plus de 250£ et qui ne souhaite pas passer plus de 30 minutes sur un jeu verra un message apparaitre au milieu de l’écran lorsqu’il aura atteint ces limites, une initiative intelligente qui vise à lutter contre la dépense et l’endettement. Sauf que depuis l’instauration de ce nouveau code, l’ABB s’est montrée très critique et s’est plaint du nouveau niveau de taxation ainsi que de la réduction des mises minimales autorisées, qui sont passées de 100£ à seulement 2£ sur certains jeux. Ce sujet fait actuellement débat dans la majorité des journaux britanniques mais également à la radio et à la télévision.
l’ABB s’est montrée très critique et s’est plaint du nouveau niveau de taxation ainsi que de la réduction des mises minimales autorisées, qui sont passées de 100£ à seulement 2£ sur certains jeux.
L’ABB a prévenu que la hausse des impôts et la réduction des mises allaient avoir des conséquences sur le marché de l’emploi. M. Peter Craske, porte-parole de l’association, a même annoncé avoir « soumis un dossier complet l’an dernier expliquant les conséquences désastreuses qu’une réduction des mises aurait sur les emplois et la gestion des bureaux de paris ». D’après l’ABB, ce sont les agences de plus de 7800 bookmakers qui seraient en danger ainsi que quelques 40 000 emplois dans le même secteur qui pourraient être supprimés. Le président de l’ABB, M. Neil Goulden, aurait transmis une lettre au premier ministre David Cameron comme ultime recours pour sauver l’industrie britannique des jeux.
Le rapport de NERA remet en doute les affirmations de l’ABB
Toutefois, le rapport indépendant de la société de consulting NERA remet en question les affirmations de l’ABB. D’après ses estimations, l’impact de la réduction des mises sur la plupart des jeux serait très faible : seulement 700 centres de paris pourraient être concernés par une fermeture ; quant aux emplois, seulement 2400 d’entre eux pourraient être affectés. Toujours selon NERA, les conséquences socio-économiques liées aux FOBT seront également très moindres.
Les militants pour des jeux de hasard plus justes sont bien évidemment de l’avis de la société de consulting : « le rapport de NERA montre que l’ABB se cache derrière de faux arguments. Les risques se concentreront uniquement au niveau des bénéfices des entreprises et de leurs primes personnelles. Les risques sur le plan social ont été largement surestimés. Ils seront minimes, voire inexistants », a affirmé M. Derek Web, fondateur de la campagne pour des jeux de hasard plus justes.